LE VOTE BLANC :
Voter c’est choisir ou s’exprimer ?
A moins de 60 jours du 1er
tour de la présidentielle, la question du vote blanc se pose toujours sans pour
autant créer un débat de fond.
En France et dans le monde en général
le vote blanc est un vote très peu considéré. Au 1er tour des
élections présidentielle de 2007, 1,44% des électeurs ont déposés un bulletin
blanc dans les urnes et au 2ème tour 4,20% ont votés blanc. Et
pourtant ce vote semble passer inaperçu, il est même associé au vote nul. Les bulletins
blancs ne sont pas fournis officiellement, les électeurs qui souhaitent les
utiliser doivent les apporter avec eux.
Mais le vote blanc est un acte
militant, ces électeurs se déplacent aux urnes pour faire comprendre aux
différents partis politiques, qu’ils ne sont pas en accord avec les programmes
proposés.
Pourquoi ne pas reconnaître ce
vote ? Pourquoi le vote blanc peut-il être considéré comme nul ?
Le 30
Janvier 2003 un projet de loi a été mis à l’ordre du jour des débats par le
groupe UDF de l’Assemblée Nationale, une proposition de loi visant à intégrer
les votes blancs dans la catégorie des suffrages exprimés. Mais il n’a été
retenu de ce texte que la distinction entre bulletins blancs et bulletins nuls,
c’est la proposition de loi N°=1459 :
« Les
bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils
n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il
en est fait mention dans les résultats des scrutins ».
Or
l’article L66 du code électoral dans sa version consolidée le 17 Mars 2008,
stipule que les bulletins blancs n’entrent pas en compte dans le résultat du
dépouillement, ce qui revient en pratique à les assimiler au vote nul lors de
la proclamation des résultats.
Dans le
monde, seulement 6 pays comptabilisent le vote blanc, l’Islande, la Colombie,
le Brésil, la Suède seulement lors des référendums, l’Uruguay dont le vote est
obligatoire et le Pérou qui est le seul pays où si les 2 tiers des électeurs
votent blanc le scrutin est annulé, le peuple possède un droit de véto.
Pourquoi
en France les gouvernements qui se succèdent, s’obstinent à ne pas reconnaître
ces électeurs qui se déplacent jusqu’aux urnes pour faire entendre leur
voix ? Faut-il rendre le vote obligatoire pour que le vote blanc soit pris
en considération ?
Des lois
et des propositions de loi se succèdent, mais le vote blanc n’entre pas en
compte dans le résultat du dépouillement. Alors que les partis politiques font
des pieds et des mains pour diminuer le taux d’abstention, ils ne prêtent
toujours pas attention à plus d’1 000 000 d’électeurs.
Edouardo
SENETA