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vendredi 21 décembre 2012



PSA Aulnay : « NON à la fermeture »
de Yann DUJARDIN



Depuis le mois de juillet, les ouvriers de PSA Aulnay se battent contre le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), mis en place par la direction.

L’annonce de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois a suscité plusieurs mouvements sociaux à Paris, de l’Arc de Triomphe jusqu'au Palais de l’Elysée. Les syndicats donnent leur témoignage sur un conflit qui concerne la France entière. Ces derniers mois, nombreuses sont les entreprises, comme Sanofi, Doux ou encore l’usine de Florange qui ont annoncé leur fermeture ou leur plan de licenciement. Et nombreuses seront peut-être celles à venir, comme Renault ou Air France.

Il y a un peu plus d’un an, les salariés de PSA Aulnay ont trouvé la note d’intention faisant référence à une fermeture du site et un plan de reclassement. Aucune déclaration officielle sous le mandat Sarkozy n’a été faite, et la direction de PSA avait démenti tout projet de fermeture ou de reclassement. Pourtant, on savait que le secteur automobile européen connaissait une forte crise ces derniers mois, plusieurs constructeurs voyaient leur chiffre d’affaires chuter. Les ventes automobiles avaient reculé de 16 à 17 millions de voitures vendues avant la récession en 2009, à 13 millions en 201
2, et l’industrie automobile européenne était confrontée à une surcapacité de production de 35 pour cent.

Crise mondiale de surproduction

Durant la première moitié de 2012, PSA a perdu plus d’un milliard d’euros. Si l’on prend en compte l’arrêt des ventes du véhicule C3 en Iran, dû à l’alliance avec General Motors, on comprend mieux la violente perte financière de PSA, mais on ne comprend pas que l’on puisse fermer une usine faisant partie des plus récentes, située sur l’axe du futur Grand Paris, avec trois autoroutes proches du site, ainsi que les aéroports de Paris (Roissy CDG étant le plus près). 8000 suppressions d’emplois, reclassement ou pré retraite : c’est le chiffre national annoncé. Quelles seront les solutions proposées par PSA ? L’avenir des 3300 salariés de PSA Aulnay est à la fois incertain et tout tracé. La fermeture annoncée en 2014 peut être repoussée à 2016 si la direction décide de produire, comme il était prévu au départ, les quelques 400 000 C3.
Cette fermeture annonce pour beaucoup de salariés la fin d’une partie de leur vie, de leurs habitudes, leur quotidien, avec les amis et la famille, toutes ces choses qui font que l’on aime son usine et que l’on veut se battre pour elle. PSA et le gouvernement y ont mis un terme rapidement. 


Echec des négociations
 
En effet, le 25 juillet 2012, les syndicats de PSA avaient organisé une manifestation Avenue de la Grande Armée, à Paris, devant le siège social de PSA, pour protester contre le PSE (plan social de l’entreprise) et accueillir l’annonce du plan stratégique de relance proposé par le gouvernement ce même jour.  Puis, le 20 septembre 2012, jour de la réunion tripartite promise par François Hollande à l’Elysée, il n’était rien ressorti de nouveau, si ce n’est que le gouvernement avait clairement acté la fermeture définitive de PSA Aulnay. Une réunion qui sonnait comme un pied de nez de la part de Philippe Varin et du groupe Peugeot envers les salariés et syndicats qui se battaient pour le maintien de leur travail, leur usine, leur vie.
 
À l’heure où le marché mondial automobile connaît des crises importantes, peut-on réellement empêcher autant de licenciements, la faute vient-elle directement des choix économiques du constructeur ou est-ce que la crise serait une fatalité ?

A qui la faute ?
 
Mardi 11 décembre, suite à la conclusion du rapport Secafi concernant la santé financière du groupe PSA, il apparaît que des restructurations sont nécessaires mais on apprend également qu’il reste des zones floues. Ainsi, le groupe PSA annonce à nouveau 1500 suppressions de postes, prévus entre mi-2012 et mi-2014. Une liste de salariés reclassés, licenciés, qui ne rassurera pas le mouvement social à Aulnay. Mouvement qui ne trouve toujours pas l’oreille attentive du gouvernement ou de la direction. La frustration ne fait que grandir et les actions s’en suivent à un rythme soutenu. Certains salariés s’en prennent au matériel, d’autres ont brûlé des pneus lors de la manifestation de Poissy. La direction porte plainte contre les « casseurs », mais qui se plaint de cette casse de l’emploi ?

Sources : leparisien.fr ; le parisien édition papier ; lemonde.fr ; lhumanite.fr ; lefigaro.Fr ; http://www.lepoint.fr/auto-addict/strategie/psa-1-500-departs-en-plus-des-8-000-deja-annonces-11-12-2012-1557650_659.php