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jeudi 29 décembre 2011


La Banlieue : Tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir

 Edouardo SENETA

Je ne suis pas issu de la Banlieue, je ne suis pas comme on dit un enfant des quartiers ou des cités. Cela fait maintenant 5 ans que je suis Dionysien. A mon arrivée à Saint-Denis, mon entourage me disait de prendre garde, de privilégier une recherche sur Paris et éviter les alentours, le 93. Mais lorsque tu arrives en région parisienne pour faire carrière et que tu n’as pas vraiment de sous en poche, trouver un logement dans la capitale devient une mission impossible. Saint-Denis donne encore une chance, si on connaît les bonnes démarches à suivre, pour accéder à un toit.

Bref à mon arrivée, tout ce que les gens pouvaient me dire s’est avéré faux. Les scénarios les plus déroutants et les plus houleux ne se sont pas produits, au contraire j’ai fait la connaissance de personnes formidables et la vie de banlieusard n’est pas facile certes, mais nos banlieues possèdent une richesse culturelle que nous ne pouvons pas trouver ailleurs.

Alors peut-être que j’ai un regard novice ou naïf sur la banlieue, mais je n’y vois pas d’insécurité à tous les coins de rues. Non, les jeunes banlieusards ne sont pas tous des sauvageons (comme disait l’autre, alias J.P CHEVENEMENT) ou des racailles qu’il faut nettoyer au karcher (alias N. SARKOZY à l’époque ministre de l’intérieur).

Oui, il y a de la misère mais il y a aussi une certaine solidarité, et les idées toutes faites, c’est ça le problème. Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc.Nous stigmatisons ce que nous ne connaissons pas et édulcorons les choses lorsque nous les vivons de l’intérieur.

Les cases sont gênantes. Lorsque l’on parle de banlieue ou de banlieusards, c’est en termes péjoratifs, cela donne l’impression qu’un système de caste s’est mis en place dans ce pays. C'est-à-dire que si tu nais en banlieue, tu restes en banlieue.

Voilà la grande erreur de la jeunesse, c’est de croire, d’avaler et de participer (comme actrice) à ce tissu de mensonges médiatiques, qui les empêchent de s’accomplir.

Oui les difficultés sont plus nombreuses en banlieue mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir et quand on veut, on peut. Soyons maître de notre destin, soyons maître de nos décisions, ne nous laissons pas influencer par des images et des idées fabriquées.

        

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