
Les
60 propositions du PS
En conférence de presse, il
a d’abord présenté son projet puis a répondu aux questions des journalistes
présents. Le candidat du Parti socialiste entendait ainsi répondre à ses
détracteurs sur l’absence d’un programme clair et d’engagements vis-à-vis des
français.
Cependant, la méthode qui
consiste à donner en une seule fois un
programme qui concerne des domaines différents les uns des autres est-elle la
meilleure ?
En effet, les candidats devraient proposer, dans l’intervalle qui nous sépare de l’élection, un agenda précis pour nous parler des sujets de leur programme, et faire des propositions devant des journalistes spécialisés et/ou des électeurs potentiels, en répondant aux questions. Les américains le font, quand les candidats des deux camps ont été désignés. 60 propositions, c’est très long car les médias doivent couvrir une actualité riche. Aussi, on ne peut qu’applaudir l’initiative de France Nature Environnement qui a organisé un grand oral des candidats sur leur traitement de la question de l’environnement. Nous sommes dans un monde où tout va très vite, dans ce que le sociologue Dominique Wolton appelle la culture de l’instant. Afin que les électeurs puissent faire des choix éclairés, les programmes doivent être disséqués et débattus domaine par domaine.
Dans l’émission des Paroles et des Actes, France 2 a choisi tout d’abord de s’intéresser à la forme notamment, en insistant sur le régime alimentaire qu’a fait le candidat Hollande, et sur son humour, illustré par des images d’archive.
Tout au long du débat,
François Hollande a beaucoup insisté sur le « style » pour gouverner,
opposant sa personnalité dite
« normale » à des comportements anormaux. Qui est chargé de définir « la
norme » ? Il aurait été intéressant qu’il précise les comportements
anormaux auxquels il faisait allusion.

Puis il a débattu avec Alain Juppé pendant plus de 20
minutes, ce dernier l’accusant d’arrogance. François Hollande lui a rétorqué
qu’en matière d’arrogance, l’ancien Premier ministre n’était pas à l’abri d’éventuelles
rechutes…
Alain Juppé a reproché à
François Hollande son manque de lucidité. Il a défendu le bilan du
gouvernement et même le sien quand
lui-même était Premier Ministre, ce qui l’a mis quelque peu en difficulté car tout
le monde se souvient de la dissolution de
l’Assemblée Nationale en 1997, et la
sanction qu’avaient alors infligé les électeurs au gouvernement d’alors, en provoquant
une cohabitation.
C’est sur la fin de
l’échange que FH s’est montré encore plus pugnace en disant que ce n’est pas
parce que Nicolas Sarkozy n’avait pas obtenu plus pour la France dans les
récents accords européens qu’il allait s’en contenter, mais au contraire
n’hésiterait pas à renégocier certains éléments, dans l’intérêt du pays.

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respecter la loi. Quelle méthode va-t-il employer pour y remédier. Il a tout intérêt à préciser ses paroles s’il intervient à nouveau sur ce sujet. Ne serait-t-il pas judicieux d’interdire tout simplement le contrôle d’identité pour tout individu tant qu’il n’a pas commis d’infraction à la loi, comme c’est le cas dans bien de démocraties libérales comme le Royaume-Uni ou la Suède ?
Sur l’emploi, le candidat socialiste
a dit qu’il allait inciter les entreprises à faire des efforts pour recruter
dans la diversité, sans préciser comment il allait faire. François Hollande manquerait-
il de précision ?
Pour finir, remarquons que certaines
de ses propositions sont déjà appliquées ou mises en place. Un exemple : dans
son programme, le candidat PS propose la création d’une banque publique
d’investissement pour aider notamment les PME. Un bémol : il existe
déjà la Caisse des Dépôts et Consignations,
qui est une institution financière publique dont l’une des missions
prioritaires est justement l’aide aux PME. S’agirait-il d’un effet
d’annonces ?
Des
Paroles et des Actes a fait une audience plus qu’honorable pour
une émission politique avec 5,4 millions
de téléspectateurs.
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