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dimanche 5 février 2012


Les carnets de campagne de Francis Berre




Réunion publique de LO à Saint Denis



Nathalie Arthaud a tenu une réunion publique vendredi 13 janvier à la Bourse du Travail à Saint-Denis. Elle a  décoché ces flèches contre le système capitaliste et ses dérives, le Président Sarkozy, le patronat, mais aussi le candidat socialiste François Hollande. La salle était  comble -plus de 400 personnes-, ornée de drapeaux rouges et acquise à Lutte ouvrière.
C’était la première fois que j’assistais à un meeting de Lutte Ouvrière. A ma grande surprise les militants et sympathisants étaient divers. Il y’avait beaucoup de jeunes et d’étudiants mais aussi quelques personne âgées. Certains étaient même venus en famille ; il y avait des couples et leurs enfants. C’était une ambiance bonne enfant. Il y avait également de la diversité ethnique chez les militants qui distribuaient des tracts ou collaient des affiches à l’extérieur.
Conformément au cliché de sectarisme que véhicule LO, je m’attendais, avec mon appareil photo, à être regardé de travers. Il n’en a rien été. J’ai pris toutes les photos que je voulais. De nombreux autres journalistes étaient présents. Certains sympathisants ont  même accepté d’être filmés et ont répondu aux questions des journalistes de France 3 Ile de France.





 Le premier orateur de cette réunion publique fut Jean-Pierre Mercier. Il est membre de LO mais surtout responsable syndicaliste de l’usine d’Aulnay –sous-Bois, située dans notre département.  Il  a parlé de la précarité et du chômage de masse qui touche la Seine Saint Denis. Il a aussi  rappelé le creuset de nationalités que ce département représente. Monsieur Mercier a prévenu que la fermeture programmée de l’usine d’Aulnay sous bois serait une « catastrophe sociale pour le département et pour la région ». Il a demandé l’interdiction pure et simple de tous les licenciements. Il a fustigé la direction de PSA Peugeot Citroën qui, selon lui, a exigé de l’Etat des subventions pour soi-disant maintenir l’emploi, mais qui préparait parallèlement la fermeture de l’usine d’Aulnay pour 2014. Le groupe automobile a démenti cette information dans un communiqué daté du 9 juin 2011 et affirme que la fermeture du site d’Aulnay n’est pas un sujet d’actualité (http://www.psa-peugeot-citroen.com/fr/psa_espace/communiques_presse_details_d1.php?id=1302).
Néanmoins près de 3500 emplois restent menacés, sans compter les fournisseurs et les sous-traitants dans un département qui a le plus fort de taux de chômage  d’Ile de France. Il est à noter que l’usine d’Aulnay était au cœur de l’actualité lors de la précédente campagne présidentielle en 2007, avec une grève qui avait duré près d’un mois et demie.
Après avoir reçu le patron de Citroën, le Président avait affirmé fin 2011 qu’il n’y aurait pas de plan social chez PSA en France. L’on peut quand même se montrer sceptique face à une telle déclaration. On se rappelle qu’en 2008, Nicolas Sarkozy avait rendu visite aux salariés en grève de l’aciérie de Gandrange en leur assurant qu’il ne « les laisserait pas tomber », et qu’il reviendrait lui-même leur annoncer la solution que lui et  son équipe auraient trouvée.
Il n’est jamais revenu rendre visite aux ouvriers. L’aciérie située dans le département de la Moselle a définitivement fermée en mars 2009.
 
Après M. Mercier, et ce sous un tonnerre d’applaudissements, la candidate à la présidentielle a alors pris la parole. Fidèle à Arlette Laguiller, elle a commencé son discours par « Travailleurs, travailleuses, Camarades et Amis.. »  
Nathalie  Arthaud a ironisé sur la perte par la France de son triple A, sous l’hilarité de la salle. Elle a axé son discours sur le chômage des jeunes et la précarité de ces derniers, qui doivent enchaîner les contrats précaires. Pour  elle le chômage est un « véritable fléau social qui pèse sur l’ensemble des travailleurs, sur le moral et le rapport de force entre patrons et travailleurs. »
Enfin elle n’a pas été tendre avec le candidat socialiste qui, selon elle concernant le quotient familial,  a été « si effrayé par sa propre audace qu’il s’est empressé de s’excuser ».
Elle a également appelé au lever du secret bancaire et du secret industriel.
Au final, l’héritière d’Arlette Laguiller continue de prôner la lutte des classes, l’internationalisme et la réorganisation de la société sur des bases communistes. Le discours n’a guère évolué. La nouvelle candidate considère, comme Arlette Laguiller,  que Droite et Gauche sont au service des puissants et que l’éventuelle élection de François Hollande ne changera rien au sort des travailleurs ; «  Si Hollande est élu, les coups continueront contre les travailleurs(…) Les travailleurs n’ont aucune raison de faire confiance à François Hollande. »

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