Les carnets de campagne de Francis Berre
Réunion publique de LO à Saint Denis
Nathalie Arthaud a tenu une réunion publique vendredi 13 janvier à la Bourse du Travail à Saint-Denis. Elle a décoché ces flèches contre le système capitaliste et ses dérives, le Président Sarkozy, le patronat, mais aussi le candidat socialiste François Hollande. La salle était comble -plus de 400 personnes-, ornée de drapeaux rouges et acquise à Lutte ouvrière.
C’était la première fois que j’assistais à un meeting de
Lutte Ouvrière. A ma grande surprise les militants et sympathisants étaient
divers. Il y’avait beaucoup de jeunes et d’étudiants mais aussi quelques
personne âgées. Certains étaient même venus en famille ; il y avait des
couples et leurs enfants. C’était une ambiance bonne enfant. Il y avait
également de la diversité ethnique chez les militants qui distribuaient des
tracts ou collaient des affiches à l’extérieur.
Conformément au cliché de sectarisme que véhicule LO, je
m’attendais, avec mon appareil photo, à être regardé de travers. Il n’en a rien
été. J’ai pris toutes les photos que je voulais. De nombreux autres
journalistes étaient présents. Certains sympathisants ont même accepté d’être filmés et ont répondu aux
questions des journalistes de France 3 Ile de France.
Le premier orateur
de cette réunion publique fut Jean-Pierre Mercier. Il est membre de LO mais
surtout responsable syndicaliste de l’usine d’Aulnay –sous-Bois, située dans
notre département. Il a parlé de la précarité et du chômage de
masse qui touche la Seine Saint Denis. Il a aussi rappelé le creuset de nationalités que ce
département représente. Monsieur Mercier a prévenu que la fermeture programmée
de l’usine d’Aulnay sous bois serait une « catastrophe sociale pour le
département et pour la région ». Il a demandé l’interdiction pure et simple de
tous les licenciements. Il a fustigé la direction de PSA Peugeot Citroën qui,
selon lui, a exigé de l’Etat des subventions pour soi-disant maintenir l’emploi,
mais qui préparait parallèlement la fermeture de l’usine d’Aulnay pour 2014. Le
groupe automobile a démenti cette information dans un communiqué daté du 9 juin
2011 et affirme que la fermeture du site d’Aulnay n’est pas un sujet
d’actualité (http://www.psa-peugeot-citroen.com/fr/psa_espace/communiques_presse_details_d1.php?id=1302).
Néanmoins près de 3500 emplois restent menacés, sans
compter les fournisseurs et les sous-traitants dans un département qui a le
plus fort de taux de chômage d’Ile de
France. Il est à noter que l’usine d’Aulnay était au cœur de l’actualité lors
de la précédente campagne présidentielle en 2007, avec une grève qui avait duré
près d’un mois et demie.
Après avoir reçu le patron de Citroën, le Président avait
affirmé fin 2011 qu’il n’y aurait pas de plan social chez PSA en France. L’on
peut quand même se montrer sceptique face à une telle déclaration. On se
rappelle qu’en 2008, Nicolas Sarkozy avait rendu visite aux salariés en grève
de l’aciérie de Gandrange en leur assurant qu’il ne « les laisserait pas
tomber », et qu’il reviendrait lui-même leur annoncer la solution que lui
et son équipe auraient trouvée.
Il n’est jamais revenu rendre visite aux ouvriers.
L’aciérie située dans le département de la Moselle a définitivement fermée en
mars 2009.
Après M. Mercier, et ce sous un tonnerre d’applaudissements, la candidate à la présidentielle a alors pris la parole. Fidèle à Arlette Laguiller, elle a commencé son discours par « Travailleurs, travailleuses, Camarades et Amis.. »
Nathalie Arthaud a
ironisé sur la perte par la France de son triple A, sous l’hilarité de la
salle. Elle a axé son discours sur le chômage des jeunes et la précarité de ces
derniers, qui doivent enchaîner les contrats précaires. Pour elle le chômage est un « véritable fléau
social qui pèse sur l’ensemble des travailleurs, sur le moral et le rapport de
force entre patrons et travailleurs. »
Enfin elle n’a pas été tendre avec le candidat socialiste
qui, selon elle concernant le quotient familial, a été « si effrayé par sa propre audace
qu’il s’est empressé de s’excuser ».
Elle a également appelé au lever du secret bancaire et du
secret industriel.
Au final, l’héritière d’Arlette Laguiller continue de
prôner la lutte des classes, l’internationalisme et la réorganisation de la
société sur des bases communistes. Le discours n’a guère évolué. La nouvelle
candidate considère, comme Arlette Laguiller,
que Droite et Gauche sont au service des puissants et que l’éventuelle
élection de François Hollande ne changera rien au sort des travailleurs ;
« Si Hollande est élu, les coups continueront contre les travailleurs(…)
Les travailleurs n’ont aucune raison de faire confiance à François
Hollande. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire