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samedi 10 mars 2012

Les carnets de campagne de Francis Berre










Speedating avec les candidats à la présidentielle 2012 à la Bellevilloise à Paris


 L’évènement était organisé par des médias de certaines banlieues de la région parisienne et de Marseille. Il y avait trois tables rondes. Cependant les candidats ou leur représentant  n’ont pas répondu aux mêmes questions. Des journalistes différents par groupe de deux animaient les tables rondes.

Un animateur était chargé d’animer le débat. Le temps de paroles des candidats par réponse était de 4 minutes.

La première question concernait la représentativité de la diversité.

Pour Camille Bedin, représentante de Nicolas Sarkozy et par ailleurs Secrétaire nationale en charge de l'Egalité des chances à l’UMP, tout doit être basé sur la méritocratie et il faut inciter les populations à s’investir et à voter. Malheureusement une partie de ce qu’elle disait n’était pas audible car une minorité de la salle s’excitait à chaque fois qu’elle prenait la parole, et  elle était parfois interrompue par certains participants. J’avais assisté au même type de scènes au débat sur le logement organisé par la fondation Abbé-Pierre. Chaque fois que le représentant du Président-candidat, en l’occurrence Henri Guainot, prenait la parole il était automatiquement sifflé par une petite partie de l’assemblée. Devant certaines audiences, les associations de mal-logés, certaines banlieues ou au Pays Basque, la majorité actuelle n’est pas la bienvenue.
Philippe Poutou a rappelé que son parti n’était pas directement concerné car le mode de scrutin excluait les petits partis. Il a insisté sur l’oppression des classes dirigeantes sur ceux d’ « en bas », tout en reconnaissant que la population issue de l’immigration récente était disproportionnément touchée par les discriminations.

Pour Patrick Lozès, il faut un mandat unique pour faire rentrer les femmes et les minorités. Sur la question de l’école, il a insisté sur le fait que ce sont les professeurs les plus expérimentés qui doivent aller dans les établissements situés en ZEP, et des dotations doivent être faites aux établissements en fonction du nombre d’élèves en difficulté qui s’y trouvent.

La deuxième table ronde avait pour invités Geneviève Reimeringer, représentante de la candidate Nathalie Arthaud et Danielle Obono du Front de Gauche représentant Jean-Luc Mélenchon.

Marc Cheb Sun a posé une question sur une loi sur l’équité en matière d’emploi à la française, qui s’inspire d’une loi canadienne. Geneviève Remeringer, par ailleurs professeur d’histoire-géographie dans un collège à Bondy s’est prononcée pour une obligation de transparence pour les grandes entreprises en matière de recrutement des minorités. Cependant, elle a insisté sur le fait que, concernant d’éventuelles discriminations envers des personnes déjà embauchées, il appartient aux salariés de s’organiser à l’intérieur même de l’entreprise.

Pour Danielle Obono,  il faut sanctionner lourdement les entreprises fautives. Elle a par ailleurs insisté sur le fait qu’il fallait régulariser les travailleurs sans papiers pour éviter une mise en concurrence des travailleurs et une convergence des salaires vers le bas.

Le journaliste Anas Jaballah a posé une question sur la politique étrangère de la France et la régulation des flux migratoires. Pour le Front de Gauche, il faut en finir avec la France- Afrique, arrêter de piller les pays et de soutenir les dictateurs. L’immigration n’est pas un problème, et elle  a appelé à un retrait des forces françaises stationnées en Afrique.

Pour LO, c’est d’abord un problème d’impérialisme avec certaines grandes entreprises qui n’ont cessé de s’immiscer dans les affaires internes de pays africains.

Puis Gilles Sokoudiou, pour l’association les Indivisibles, et Fahrid Merbaki de Presse et cités ont animé la 3ème table ronde.

Le dernier débat était axé sur la politique de la ville. Esther Benbassa d’Europe Ecologie les Verts s’est prononcé pour un plus grand encadrement des contrôles d’identité et éviter ainsi le contrôle au faciès. Cependant, pour elle, la responsabilité d’un changement de politique dans les banlieues incombe d’abord aux populations concernées qui « doivent enfoncer les portes ».

La dernière question portait sur une proposition de loi déposée au Sénat et visant à interdire le port du voile dans les crèches, les centres de vacances et de loisirs. Fadila Mehal du Modem, George Paule Langevin du PS et Esther Benbassa d’EELV se sont prononcées contre cette loi.

Il est dommage que la plupart des candidats ne se soient pas déplacés pour ce « speedating ». Cependant nous sommes en campagne électorale, et les candidats se doivent de sillonner toute la France. 

Enfin, si certaines catégories de la population sont très remontées contre Nicolas Sarkozy ou sa majorité, cela ne doit pas l’empêcher, lui ou ses partisans, d’être entendus, écoutés et éventuellement contredits dans le cadre d’un débat d’idées.

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