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mercredi 14 mars 2012

Les carnets de campagne de Francis Berre







Meeting de la dernière chance ?



Ils sont un peu plus de 50 000 personnes réunies à Villepinte pour le premier grand meeting de campagne de Nicolas Sarkozy. Le candidat de l’UMP entend rebondir après une période difficile où il a été conspué à Bayonne et s’est embourbé dans la polémique sur la viande halal et ses déclarations contradictoires.

Des sympathisants et militants UMP sont venus en masse de la province, à l’exemple de Jean-Pierre arrivé des Pyrénées Orientales pour qui Nicolas Sarkozy « est depuis De Gaulle  le seul homme politique qui a fait autant de réformes, et la France on le sait bien en a besoin. C’est le meilleur des candidats qu’on puisse avoir », affirme-t-il.  

De jeunes militants en tee-shirts blanc, en grand nombre, agitent leurs drapeaux. Tout le gratin de l’UMP est présentn avec des discours d’Alain Juppé, Jean-François Copé et  François Fillon. Jeannette Bougrab, mais aussi Bernadette Chirac disent également quelques mots à la tribune.
 Il y a aussi quelques « people» comme Enrico Macias, Christian Clavier et  Gérard Depardieu qui lorsqu’il prend la parole, se fait siffler par une petite partie de l’assemblée.

Nicolas Sarkozy qui se veut candidat du peuple se contredit lorsqu’il invite ses amis people à monter à la tribune et notamment Gérard Depardieu. Ce dernier s’est plus fait connaitre dernièrement par ses excentricités que par la qualité de ses films. L’acteur a, il y a quelque mois, uriné à bord d’un avion d’Air France dans une bouteille. La présence aussi de Christian Clavier ne risque pas d’éclipser l’image bling-bling du candidat UMP.


Autre imperfection et cela vaut également pour le meeting de François Hollande au Bourget, c’est la présence d’un carré VIP. Cela coupe les candidats des militants de la base. Les communicants devraient penser à enlever ces barrières qui segmentent les militants entre la base et l’élite. Si les ministres ont envie de participer à un meeting, ils doivent le faire comme des citoyens lambda  et aucune place spéciale ne doit leur être réservée. Aucune barrière ne doit séparer le candidat du public, comme c’est souvent le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre. En outre le Parti Socialiste et l’UMP n’arrête pas de se copier. Le meeting de Villepinte ressemble étrangement dans la forme au meeting du Bourget qui ressemble étrangement au meeting de Sarkozy en 2007 à la porte de Versailles.

Dans les discours qui précèdent l’intervention du Président, à l’exemple de celui de Jean-François Copé, c’est la presse qui est responsable des malheurs de Sarkozy. Elle n’arrête pas de dire des méchancetés et les « cercles parisiens » ont déjà désigné François Hollande vainqueur de l’élection. Pour Depardieu, depuis que Nicolas Sarkozy a été élu il n’entend que « du mal de cet homme qui ne fait que du bien ». La base confirme ce sentiment d’acharnement. Pour Jean Pierre,  « depuis 5 ans il y a un lynchage médiatique important, du coup chez les français ça crée un peu le doute et surtout chez les personnes qui sont un peu hésitantes ».

Durant cette campagne, si la banlieue n’a pas  beaucoup été évoquée, l’Etat-major du candidat entend marquer les esprits par la voix de Jean Christophe Lagarde, maire de Drancy et député de la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis. Ce dernier se fait le temps d’un discours porte parole du 93.

Il rappelle le bilan du gouvernement : « C’est grâce à Nicolas Sarkozy que 45 milliards ont été investis par cette majorité pour rétablir l’égalité républicaine, la dignité et la mixité dans les quartiers ghettoïsés, pour lesquels la gauche se contentait de vouloir repeindre les boîtes aux lettres. »
Nicolas Sarkozy revient sur ce thème durant son discours en critiquant la gauche : « C’est la gauche qui a abandonné les banlieues. Souvenons-nous de l’état de nos quartiers à la fin des années 90. C’est notre honneur que d’avoir engagé 45 Milliards d’euros, au service de la rénovation urbaine ». 

Rappelons tout de même que la Droite a tous les pouvoirs depuis 2002 et a gouverné la France entre 1986 et 1988 et entre 1993 et 1997.

Si le débat sur la viande halal n’a pas vraiment pris au niveau de l’opinion publique, c’est en tout cas en y revenant de manière détournée qu’il reçoit le plus d’approbation et d’engouement des militants et sympathisants présents. « Je veux qu’aucune femme ne soit asservie à des pratiques, à des traditions qui les empêcheraient d’être libres, qui seraient contraires aux valeurs de la République. Nous avons interdit la burqa. Sur le territoire de la République Française, les femmes et les hommes ont les mêmes horaires à la piscine, les mêmes médecins à l’hôpital, les enfants les mêmes menus à la cantine. »

Au final si ce discours devait résumer les 5 années de Nicolas Sarkozy passées au pouvoir, on pourrait dire qu’il s’agissait non pas d’un mandat mais d’un contrat d’apprentissage. NS n’aura pas cessé d’apprendre : 

«  J’ai appris que le président de la République est plus critiqué…»

 «  J’ai appris que le président de la République est pour beaucoup de Français… »

« J’ai appris l’humilité », « J’ai appris des blocages auxquels j’ai été confronté. » « J’ai appris à quel point les Français sont généreux «  etc.


Et le candidat, en plus d’être un élève, a été un bon élève puis qu’il a compris beaucoup de choses :

 «  J’ai compris que la volonté ne pouvait pas tout… »,

 « J’ai compris, devant les cercueils couverts du drapeau tricolore… »

« J’ai compris que le président de la République (…) »

« J’ai compris l’importance symbolique de la parole présidentielle… »

« J’ai compris que les vrais blocages …»

« J’ai compris l’attachement des Français au modèle républicain… »

« J’ai compris combien était fort dans notre pays le rejet de ce qui n’est pas juste. »

En retard dans les sondages, ce discours seul ne suffira bien évidemment pas à renverser la vapeur. Pourtant les militants restent optimistes et motivés comme Jacqueline venue de la Loire. Elle arbore fièrement la photo de son grand oncle, tirailleur « sénégalais » qui s’est battu pour la France. »Nicolas Sarkozy est un visionnaire, il n y a pas match. Il va gagner »


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