Meeting
de la dernière chance ?
Ils sont un peu plus de
50 000 personnes réunies à Villepinte pour le premier grand meeting de campagne
de Nicolas Sarkozy. Le candidat de l’UMP entend rebondir après une période
difficile où il a été conspué à Bayonne et s’est embourbé dans la polémique sur la viande
halal et ses déclarations contradictoires.
Des sympathisants et
militants UMP sont venus en masse de la province, à l’exemple de Jean-Pierre
arrivé des Pyrénées Orientales pour qui Nicolas Sarkozy « est depuis
De Gaulle le seul homme politique qui a
fait autant de réformes, et la France on le sait bien en a besoin. C’est le
meilleur des candidats qu’on puisse avoir », affirme-t-il.
De jeunes militants en
tee-shirts blanc, en grand nombre, agitent leurs drapeaux. Tout le gratin de
l’UMP est présentn avec des discours d’Alain Juppé, Jean-François Copé et François Fillon. Jeannette Bougrab, mais
aussi Bernadette Chirac disent également quelques mots à la tribune.
Il y a aussi quelques « people» comme
Enrico Macias, Christian Clavier et
Gérard Depardieu qui lorsqu’il prend la parole, se fait siffler par une
petite partie de l’assemblée.
Nicolas Sarkozy qui se
veut candidat du peuple se contredit lorsqu’il invite ses amis people à monter à la tribune et
notamment Gérard Depardieu. Ce dernier s’est plus fait connaitre dernièrement
par ses excentricités que par la qualité de ses films. L’acteur a, il y a
quelque mois, uriné à bord d’un avion d’Air France dans une bouteille. La
présence aussi de Christian Clavier ne risque pas d’éclipser l’image
bling-bling du candidat UMP.
Autre imperfection et
cela vaut également pour le meeting de François Hollande au Bourget, c’est la
présence d’un carré VIP. Cela coupe les candidats des militants de la base. Les
communicants devraient penser à enlever ces barrières qui segmentent les
militants entre la base et l’élite. Si les ministres ont envie de participer à
un meeting, ils doivent le faire comme des citoyens lambda et aucune place spéciale ne doit leur être
réservée. Aucune barrière ne doit séparer le candidat du public, comme c’est
souvent le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre. En outre le Parti Socialiste et
l’UMP n’arrête pas de se copier. Le meeting de Villepinte ressemble étrangement
dans la forme au meeting du Bourget qui ressemble étrangement au meeting de
Sarkozy en 2007 à la porte de Versailles.
Dans les discours qui
précèdent l’intervention du Président, à l’exemple de celui de Jean-François
Copé, c’est la presse qui est responsable des malheurs de Sarkozy. Elle
n’arrête pas de dire des méchancetés et les « cercles parisiens » ont
déjà désigné François Hollande vainqueur de l’élection. Pour Depardieu, depuis
que Nicolas Sarkozy a été élu il n’entend que « du mal de cet homme
qui ne fait que du bien ». La base confirme ce sentiment d’acharnement.
Pour Jean Pierre, « depuis 5 ans il y a un lynchage médiatique
important, du coup chez les français ça crée un peu le doute et surtout chez
les personnes qui sont un peu hésitantes ».
Durant cette campagne,
si la banlieue n’a pas beaucoup été
évoquée, l’Etat-major du candidat entend marquer les esprits par la voix de
Jean Christophe Lagarde, maire de Drancy et député de la cinquième
circonscription de Seine-Saint-Denis. Ce dernier se fait le temps d’un discours
porte parole du 93.
Il rappelle le bilan du
gouvernement : « C’est grâce à Nicolas Sarkozy que 45 milliards
ont été investis par cette majorité pour rétablir l’égalité républicaine, la
dignité et la mixité dans les quartiers ghettoïsés, pour lesquels la gauche se
contentait de vouloir repeindre les boîtes aux lettres. »
Nicolas Sarkozy revient
sur ce thème durant son discours en critiquant la gauche : « C’est la
gauche qui a abandonné les banlieues. Souvenons-nous de l’état de nos quartiers
à la fin des années 90. C’est notre honneur que d’avoir engagé 45 Milliards
d’euros, au service de la rénovation urbaine ».
Rappelons tout de même
que la Droite a tous les pouvoirs depuis 2002 et a gouverné la France entre
1986 et 1988 et entre 1993 et 1997.
Si le débat sur la
viande halal n’a pas vraiment pris au niveau de l’opinion publique, c’est en
tout cas en y revenant de manière détournée qu’il reçoit le plus d’approbation
et d’engouement des militants et sympathisants présents. « Je veux
qu’aucune femme ne soit asservie à des pratiques, à des traditions qui les
empêcheraient d’être libres, qui seraient contraires aux valeurs de la
République. Nous avons interdit la burqa. Sur le territoire de la République
Française, les femmes et les hommes ont les mêmes horaires à la piscine, les
mêmes médecins à l’hôpital, les enfants les mêmes menus à la cantine. »
Au
final si ce discours devait résumer les 5 années de Nicolas Sarkozy passées au
pouvoir, on pourrait dire qu’il s’agissait non pas d’un mandat mais d’un
contrat d’apprentissage. NS n’aura pas cessé d’apprendre :
« J’ai appris que le président de la
République est pour beaucoup de Français… »
« J’ai appris
l’humilité », « J’ai appris des blocages auxquels j’ai été
confronté. » « J’ai appris à quel point les Français sont généreux
« etc.
« J’ai compris, devant les cercueils
couverts du drapeau tricolore… »
« J’ai compris que le
président de la République (…) »
« J’ai compris l’importance
symbolique de la parole présidentielle… »
« J’ai compris que les vrais
blocages …»
« J’ai compris l’attachement
des Français au modèle républicain… »
« J’ai compris combien était
fort dans notre pays le rejet de ce qui n’est pas juste. »
En
retard dans les sondages, ce discours seul ne suffira bien évidemment pas à
renverser la vapeur. Pourtant les militants restent optimistes et motivés comme
Jacqueline venue de la Loire. Elle arbore fièrement la photo de son grand
oncle, tirailleur « sénégalais » qui s’est battu pour la
France. »Nicolas Sarkozy est un visionnaire, il n y a pas match. Il va
gagner »
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