Bob
Marley, le Messager Du Reggae
Vincent Turban
Musicien
reconnu dans le monde entier, premier ambassadeur du Tiers Monde et
porte-parole de la musique reggae, Bob Marley reste une figure incontournable
de la musique du 20ème siècle. Tout au long de sa vie, il mena un
combat contre l’oppression du peuple noir et des opprimés.
Robert
Nesta Marley naît le 6 Février 1945 à Nine Miles d’un père anglais, le
capitaine Norval Marley, contremaître dans les plantations de cannes à sucre,
et d’une mère jamaïcaine Cedella Booker. Il passe la majeure partie de son
enfance à la campagne et à Kingston avec sa mère car il n’a jamais connu son
père.
1957-1959 : Bob part vivre à Trenchtown, le principal ghetto de
Kingston. Début de l’apprentissage musical dans les yards (cours communes ou
l’on prépare les repas) sous la houlette de Joe Higgs, et rencontre avec Peter
Tosh et Bunny Livingstone (surnommé plus tard Bunny Wailer).
1960-1962: Création des Wailing Wailers avec Beverly
Kelso, Cherry Green et Junior Braithwaite. Sortie
du premier 45 T de Bob : « Judge Not » suivi de « One
Cup Of Coffee ».
1963-1966 : Premier gros hit des Wailers en 1963 avec Simmer
Down, produit par Clement Sir Coxsone Dodd. Ce dernier est le hitmaker de la
musique jamaïcaine. Les Wailers deviennent le trio vocal le plus couru de
l’ile.
The Wailers en 1973
1966-1970 : Bob se tourne vers le rastafarisme sous la houlette
de Mortimer Planno. Mariage avec Rita Anderson, visite de l’Empereur Hailé
Selassié en Avril 1966. Bob part vivre dans le Delaware aux USA et travaille à
l’usine Chrysler et dans des hôtels en tant que technicien de surface. Création
du label « Wail’m’soul » en 1967.
1968
marque la rencontre avec Johnny Nash (star de la variété américaine à l’époque)
qui fait miroiter une carrière au pays de l’Oncle Sam à Bob, ce sera un échec
cuisant.
1970-1972 : Rencontre avec le producteur Lee Perry avec qui il écrira l’une des plus belles pages du reggae alors naissant avec une flopée de hits : Small Axe, Duppy Conqueror, My Cup…
Rencontre
avec les frères Barrett (Aston Francis à la basse et Carlie à la batterie).
1971
marque la fin de la collaboration Wailers/Perry, après que ce dernier ait
revendu toutes les bandes à des producteurs sans scrupules. Sortie du 45t
Reggae On Broadway produit par Johnny Nash et distribué par la major CBS qui
fera un flop.
1972-1973 : Rencontre avec Chris Blackwell, le patron du label
Island. Prêt de 4000 livres pour l’enregistrement de « Catch A Fire »
(premier album de reggae international) et début du succès malgré un accueil
assez frileux de la presse musicale (14 000 ventes). 1ère tournée en
Angleterre où les Wailers sont accueillis comme des héros par la diaspora jamaïcaine.
En Mai 1973, les Wailers passent à la BBC dans l’émission Old Grey Whistle Test,
puis sortie de l’album « Burnin’ » qui contient les tubes « Get
up Stand Up » et « I Shot the Sherriff ».
Des
tensions internes apparaissent entre les membres du groupe, Bunny est le 1er
à partir, remplacé pour la tournée promotionnelle par Joe Higgs. Concerts au
Paul’s Mall de Boston (ainsi qu’au Matrix Club de San Francisco haut lieu du
rock psychédélique) en ouverture de Bruce Springsteen. Enregistrement à Ksan-FM
de l’album « Talkin’ Blues » (inédit jusqu’en 1991), puis engagement
avec Sly Stone stoppé au bout de 5 concerts pour avoir volé la vedette à ce
dernier.
Départ
de Peter Tosh le 30 Novembre 1973 à l’occasion du dernier show qui se déroule à
l’Ecole Polytechnique de Leeds.
1974-1976 : Sortie du chef d’œuvre « Natty Dread »
contenant le tube incontournable « No Woman No Cry », arrivée des
I-Threes, les choristes remplaçantes de Bunny et Peter et des musiciens Tyrone
Downie (claviers) et Al Anderson (guitariste blues).
Sortie
de l’album Live (capture du show au Lyceum de Londres) en 1975. Pour Marley le
succès va crescendo.
1976,
sortie du plus gros succès commercial de sa carrière « Rastaman Vibration ».
Le 3 Décembre, tentative d’assassinat par des hommes de main du parti politique
JLP, la veille d’une prestation destinée à endiguer la violence omniprésente
pendant la campagne électorale. Malgré tout, le concert sera assuré le
lendemain. Puis exil de 2 ans aux Bahamas et en Angleterre.
1977-1979 : Parution de l’album « Exodus » conçu à
Londres. Opus
contenant les tubes Jamming, Turn Your Lights Down Low et One Love People Get
Ready. En mai 1977, lors d’un match de foot
à Paris, Bob se blesse à l’orteil (il a déjà subi le même traumatisme lors
d’une partie de foot au début des 70’s), on lui diagnostique un début de
mélanome (cancer de la peau).
1978
marque le début d’une tournée épuisante à travers le monde et publication de « Kaya »,
disque considéré comme le moins militant de toute sa carrière, suivi par le
recueil « Babylon By Bus ».
22
Avril, le One Love Peace Concert a lieu pour calmer la population, alors en
pleine guerre civile due à des élections.
Marley
va rassembler sur la scène les politiciens Michael Manley (premier ministre de l’époque)
et Edward Seaga (principal opposant et leader du JLP), pour une poignée de main
symbolique qui n’aura aucune conséquence pour enrayer les violences gangrénant
le pays.
1979,
sortie du 2ème chef d’œuvre de sa carrière « Survival », enregistré
et mixé au studio Tuff Gong (surnom de Bob venant de son passé de mauvais
garçon). Cet opus est jugé incendiaire et scandaleux par les gouvernements
sud-africain et rhodésien (futur Zimbabwe), au point d’être censuré en
employant des méthodes archaïques, comme rayer la surface du vinyle avec des
lames de rasoir. La tournée de promotion passera par le Japon, L’Australie et
la Nouvelle-Zélande.
1980-1981 : « Uprising », dernier Lp pour Island apparaît.
Bob est de plus en plus atteint par la maladie qui se propage dans son
organisme. Le 18 avril, il est le seul artiste convié pour la cérémonie
officielle d’indépendance du Zimbabwe au côté du Prince Charles et de Robert
Mugabé.
18
septembre : au cours d’un jogging à Central Park, Marley s’effondre,
victime d’une attaque de paralysie. On lui apprend que le mélanome a évolué en
cancer généralisé touchant les poumons, l’estomac et le cerveau.
23
Septembre, ce sera l’une des dernières apparitions de Bob sur scène à Pittsburg
(les vrais adieux se dérouleront au Bourget en 1981), envol pour la clinique du
Docteur Josef Issels en Bavière.
Bob
Marley meurt le 11 Mai 1981 à 11h30 à l’hôpital Cedar Of Lebanon de Miami. Il sera
enterré en héros national le 21 Mai 1981 dans son village natal de Nine Miles.
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