La banlieue : en
attendant une vie meilleure ?
Etienne Rose
Mon expérience de la banlieue ? J’y suis né, plus
précisément je suis de Pavillons-Sous-Bois, ville atypique de Seine-Saint-Denis,
dans le sens où elle ne rentre pas dans l’idée préconçue que l’on s’en fait.
Pas de cités-ghettos, pas de criminalité galopante, rien d’anxiogène ni
d’excitant.
Par contre, l’ennui y tient une grande part, car peu de
choses y sont faites pour les moins de 50 ans. Après, je ne suis pas
aveugle : J’ai vu la misère sociale, et le coté démerdard de ceux prêts à
s’en sortir légalement ou non. En fait, la banlieue ne semble être qu’un lieu
de transit en attendant une vie meilleure.
C’est un peu comme si la capitale, submergée par ses
promesses de réussite sociale, y avait stockée tous ceux en attente. Dès lors,
ceux qui se bougent en banlieue sont
sans doute ceux qui n’attendent plus grand-chose de la grande ville, et font en
sorte d’améliorer le quotidien de tout ceux qui s’y sentent coincés.
Pour ma part je sais
qu’il y a un ailleurs et je préfère éviter de me condamner à vivre ici. Le
phénomène d’attraction/répulsion entre Paris et sa banlieue génère beaucoup de
frustration et de rancœur, et il n’est donc pas étonnant que beaucoup de
violence y soit concentrée. Sans pour autant dénigrer les efforts de ceux qui
cherchent à améliorer le quotidien de tous, je m’y sens trop à côté de la
plaque pour être vraiment capable de m’y intégrer.
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